Une question ?
Message envoyé. Fermer

Projet cuisine EMC -Terminale 25-26

 

Jeudi et vendredi, les élèves de Terminale ont mené un atelier d’Enseignement Moral et Civique sous la direction de Romain LANNERS, professeur d’Histoire-Géographie.
Cette activité, à la fois conviviale et réflexive, s’inscrit dans un projet d’EMC qui invite les élèves à réfléchir au vivre-ensemble à travers un exercice concret, simple et universel : préparer un repas.

Le fil conducteur est une recette de hachis parmentier franco-japonais, revisitée avec une purée mêlant pommes de terre et patates douces, une salade fraîche de pommes et carottes au citron, et une glace vanille-figue pour conclure en douceur.
L’idée est de montrer qu’un repas n’est pas qu’une question de nutrition : c’est aussi une affaire de culture, de respect, et de lien social.

Les élèves travaillent en petits groupes, chacun responsable d’une étape – éplucher, cuire, assaisonner, monter, dresser. Ils doivent s’organiser, s’écouter, se répartir les rôles et viser un objectif commun : que tout soit bon et prêt à temps. La cuisine devient ici une école miniature de la coopération.

Pendant la préparation, un point diététique s’invite naturellement : comprendre ce qu’est un repas équilibré et ce qu’il raconte de nos choix de vie.
Protéines (viande), glucides (pommes de terre et patates douces), fibres et vitamines (salade), produits laitiers (beurre, lait, fromage), fruit de saison (figue) : tout y est.
Mais l’essentiel reste ailleurs : apprendre à cuisiner avec plaisir, tout en mesurant les excès (sel, sucre, gras) et les gestes qui font du bien.

 

L’activité ouvre ensuite sur une comparaison culturelle : qu’est-ce qu’un “bon repas” en France ? Et au Japon ?
Le premier se concentre sur un plat central, partagé dans la parole et la convivialité. Le second privilégie l’harmonie et la variété : riz, soupe miso, poisson, légumes fermentés. Là où la table française met en avant la conversation, la table japonaise cultive le silence, la gratitude et la beauté du geste.
Deux manières différentes, mais au fond un même message : manger ensemble, c’est se relier aux autres.

Vient ensuite la mise en place, autre exercice de civilité.
Les élèves apprennent à dresser une table à la française : assiette au centre, fourchette à gauche, couteau à droite (lame vers l’assiette), cuillère au-dessus, verres alignés, serviette pliée avec soin.
On évoque alors l’art de la table comme patrimoine immatériel, une politesse invisible qui traduit le respect, la mesure et la convivialité.
La comparaison avec l’art de la table japonais – bol de riz à gauche, soupe à droite, baguettes posées horizontalement – permet de souligner combien les cultures diffèrent, mais se rejoignent dans le souci de l’attention et du partage.

Enfin, vient le meilleur moment : la dégustation.
Les élèves goûtent ce qu’ils ont préparé, mais surtout, ils en parlent. Pourquoi le repas est-il plus qu’un besoin biologique ?
Qu’est-ce que la convivialité nous apprend sur la société ? Et surtout : en quoi choisir ce que l’on mange, c’est déjà agir en citoyen ?

De là émergent les grandes valeurs de l’EMC :
la fraternité, quand on partage et qu’on aide ;
la responsabilité, quand on mange en conscience, sans gaspiller ;
l’ouverture, quand on découvre et respecte d’autres traditions.

L’atelier aborde aussi la question des produits locaux et de saison, pour éveiller une conscience écologique simple et concrète : mieux vaut un bon ingrédient du coin qu’un produit importé hors saison.

Enfin, l’expérience vise à donner aux élèves un savoir-faire utile pour leur autonomie future : apprendre à cuisiner des plats simples, économiques et savoureux, une compétence précieuse pour la vie étudiante et au-delà.

Ainsi, cet atelier culinaire se veut à la fois chaleureux et formateur. Il relie le quotidien à la réflexion civique, le goût au sens, la main à l’esprit.
Cuisiner ensemble, dresser une table, goûter, débattre : autant de gestes modestes mais essentiels pour apprendre à vivre ensemble.
Le hachis parmentier devient ici un prétexte gourmand, un symbole à la fois simple et joyeux : apprendre à bien vivre, c’est aussi apprendre à bien manger.