Cérémonies du 11 novembre 2022 à Kobe
- 20 novembre 2022
- Publié par : Mathieu Lecacheur
- Catégorie : Le Secondaire
Vendredi dernier, les élèves de 4°, 2de et 1° de l’option HGGSP du Lycée Français International de Kyoto (LFIK) ont participé à la cérémonie de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 devant le monument aux morts qui se dresse dans le cimetière des étrangers de Kobe.
Le consulat général de France nous a accordé une subvention totale pour financer notre transport en bus. Nous le remercions sincèrement.
L’événement, organisé par M. Jules Irrmann, consul général de France à Kyoto qui présidait, a notamment rassemblé l’attaché de défense adjoint de l’ambassade de France, le consul général d’Allemagne, Marie-José Marie, conseillère des Français de l’étranger, des délégués d’associations ainsi que des européens du Kansai venus à titre individuel. Des représentants de la mairie de Kobe, des Japonais amis de la France ainsi que des journalistes étaient également présents. 31 collégiens et lycéens ont participé à cette manifestation, accompagnés par Julien Teillon, conseiller principal d’éducation, Justine Poppeschi, professeur de Physique Chimie, Romain Lanners et Romaric Roynette, professeurs d’Histoire Géographie.
Les discours des consuls ont notamment rappelé les événements dramatiques de la Première Guerre mondiale, mais aussi l’immense effort entrepris dans la seconde moitié du 20° siècle pour construire l’Union Européenne autour de valeurs partagées, dont la démocratie et la paix qui en sont des piliers fondamentaux. Ils ont réaffirmé, qu’ennemis d’hier, l’Allemagne et la France sont désormais soudés par une amitié indéfectible.
Quatre de nos élèves ont ensuite prononcé un discours devant l’assistance, en français et en japonais. Ils ont notamment rappelé l’histoire de ces Européens installés au Japon depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, dont des Français, ayant regagné l’Europe en 1914 pour s’engager dans l’armée de leurs pays respectifs. Ceux qui tombèrent au champ d’honneur n’ont jamais pu retrouver leur pays d’adoption où ils avaient fondé leur vie. Ce sont leurs noms qui figurent sur la stèle du monument.
Nos élèves ont ensuite entonné l’hymne européen, dit hymne à la joie, dont les paroles, chantées sur un air composé par Beethoven, sont une invitation aux valeurs humanistes, la paix, la liberté, la fraternité.
Un pot et un déjeuner nous ont été servis dans la chapelle attenante préparés par la boulangerie Bigot et offerts par le consulat.
Le cortège des participants s’est ensuite dirigé vers le carré français du cimetière où une deuxième cérémonie a eu lieu. Elle rappelé la mémoire des onze marins français assassinés par des samouraïs en mars 1868 à Sakai, près d’Osaka, alors qu’ils escortaient le consul de France de l’époque.
Le discours du consul général Jules Irrmann, a rappelé ces tristes évènements survenus dans le contexte tendu de la fin de l’époque Edo, alors que le Japon s’ouvrait à peine aux étrangers, tandis que le pouvoir shogunal était contesté par des factions féodales et le parti de l’empereur. Les élèves du LFIK ont ensuite pris la parole pour lire la biographie d’un des marins cette affaire, Charles Pierre Guillon, mort à 22 ans.
Un de nos élèves a tenu pendant toute la cérémonie le drapeau tricolore mémoriel confié au LFIK par le Souvenir français, tandis que ses camarades expliquait son histoire. Pièce de musée, ce drapeau datant de la Seconde Guerre mondiale, porte l’écusson de la Première armée française surnommée Rhin Danube, dirigée par le général de Lattre de Tassigny en 1944-1945, qui a participé au débarquement et combattu pour la libération de la France contre les Nazis.
Le représentant du Souvenir français a ensuite présenté rapidement les activités de cette association qui promeut notamment la transmission de la mémoire nationale et des valeurs de la République aux jeunes générations. Les élèves du LFIK ont ensuite déposé chacun une fleur sur chacune des tombes des marins défunts.
La cérémonie s’est clôturée par une Marseillaise chantée avec ferveur par nos élèves et par tous les participants à cette cérémonie.
La journée a été aussi l’occasion d’arpenter les allées de l’immense parc dans lequel se trouve le cimetière, sis sur les pentes du Mont Futatabi, magnifique en cette saison d’automne, dont les couleurs chatoyaient sous les rayons du soleil. Dans le bus du retour, nos élèves en ont aussi profité pour écrire quelques haïkus, cette forme poétique japonaise basée sur l’alternance de vers de 5,7 et 5 syllabes, inspirés par la journée qu’ils avaient passée, et qu’ils ont lu ensuite à leurs camarades.